RDC: La naissance d’un métis déstabilise un couple


Depuis un mois environ, un couple bantu pur sang, à en croire les seuls traits biologiques, s’est enrichi d’un petit garçon métis. C’est à Kindele, une bourgade à la périphérie de la commune de Mont-Ngafula, dans le versant du site de l’Université de Kinshasa.

La nouvelle a suscité de vives polémiques et les curieux s’en sont merveilleusement régalés en commentant en sens divers l’insolite. Les plus sceptiques d’entre eux crient déjà à l’infidélité de Mme Nzuzi. C’est au chapitre de l’hérédité qu’ils puisent leurs forts arguments. «Pour rien au monde, un couple des black pur sang peut engendrer un métis», disent-ils. «Cette étiquette d’infidélité ne peut pas coller à cette dame», rétorquent les autres.

En effet, mère de 4 enfants, mariée à M. Fidèle, fonctionnaire de son état, Mme Nzuzi a réussi , au fil des années, à s’accommoder à la crise multiforme qui a fait du fonctionnaire le fils mal aimé de tous les pouvoirs qui se sont succédé à la tête de la Rdc. C’est aussi l’avis d’une poignée de voisins qui voient en cette dame «le rideau de la maison», métaphore qui illustre le mieux l’image de la femme peu adonnée aux causeries oiseuses et calomniatrices de ses paires. Bref, c’est la femme modèle. Elle passe ses journées à vendre cacahuètes, pain et autres ingrédients devant la porte de sa maison.

Le mystère plane et le doute persiste au point que le mari croit à la trahison de sa femme, en dépit de son passé irréprochable. Mais il semble que des cas similaires soient survenus par le passé dans certaines familles. Il a suffi de remonter la généalogie pour découvrir dans la lignée l’existence d’un parent ou d’un arrière grand-parent qui a porté les génotypes et a dû les transmettre par hérédité à sa postérité. Et cela a suffi pour clore le débat. Une telle reconnaissance a pu calmer des situations autant compliquées que celle de ce couple.

Cependant, pareils témoins, dans l’une ou l’autre famille d’origine de ces conjoints, n’existent pas. Ce qui fait durer le mystère.

De l’avis d’un observateur averti, la piste d’un viol que la femme aurait eu peur de dénoncer peut être retenue . Auquel cas, la femme serait susceptible de bénéficier de la circonstance atténuante. Car le viol, le vol à main armée, l’assassinat sommaire sont des comportements à loger dans la même enseigne de l’actualité de ces derniers jours et personne n’ y échappe.

Depuis une semaine, Mme Nzuzi est passée aux aveux . Elle reconnaît qu’il y a près de dix mois, lorsque son mari avait été arrêté pour une affaire de détournement des fonds, elle a été poussée à consulter un magicien aux fins de trouver les moyens de faire libérer son mari. C’est sur ces entrefaites que le charlatan, métis et clair de peau, l’aurait persuadée de coucher avec lui pour en appeler à l’intervention des esprits du monde cabalistique. Et c’était « le mauvais jour», comme disent les femmes.

Serait-il possible que ce monsieur accepte de jouer le Joseph, fiancé de Marie, la mère de Jésus, qui accepta de garder sa future épouse, en dépit de son état. Il y aurait, estime-t-on, beaucoup à sauver.

Jean-Claude Lumisa

(Stagiaire/Cefoji)

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