Loin de nous l’idée de dramaturger, d’apocalyptiser ou de vous faire peur en vous montrant les flammes de l’enfer. Vous le vous voyez clairement de vos propres yeux sans même avoir besoin d’être très attentifs. Du feu, des bombes, des tsunamis, des guerres, votre voisin qui vous méprise et votre patron qui vous vole impunément.
Bon, d’accord, ce n’est pas un scoop que ce monde est perverti et que la fin du monde est pour demain mais, moi qui suis maintenant âgé et qui en ai vu de toutes les couleurs, je constate certains changements qui commencent à m’inquiéter très sérieusement.
Avant, un voleur te volait, mais avait la politesse de courir vite et d’aller se cacher pour déguster le fruit de son vol.
L’homme fichait des tournioles à sa femme mais ne tirait pas au fusil sur son voisin pour un oui ou un non.
Les communautés vivaient heureuses ensemble et, si ma foi la politique les incitait à se battre, elles arrivaient à ne pas se haïr.
Les satanistes se cachaient, les Francs Maçons restaient discrets et on pendait le voleur à un arbre plutôt que le décorer. On fait maintenant d’ailleurs de ce dernier une victime et on condamne sévèrement les homophobes parce qu’ils ne veulent pas être homo tout court en exigeant que ce qui paraissait être naguère une maladie soit reconnu comme une normalité et malheur à toi si tu prononces le mot PD.
Par contre, si tu es d’accord avec Dieu, ou du moins avec ce qu’Il dit, on te taxe de rétrograde (hein ?) et on pratique la discrimination religieuse à ton égard en t’imposant la loi du péché contre ta volonté, ce qui constitue un sacré coup de canif à la déclaration des droits de l’homme que nous avons eu tant de peine à faire signer.
Bon. Allons nous nous plaindre ?
Heureusement que Jésus nous a dit que si on nous mettait une baffe sur la joue droite il fallait aussi présenter la gauche (et vice versa) et que si on te piquait ta voiture, il fallait donner aussi les clefs qui vont avec. Remarquons que c’est un excellent moyen pour éviter un coup de couteau dans ta hanche, le viol de ta femme, de ta fille, et l’assassinat de ton chien. Pour une bagnole (!).
Heureusement aussi que tu n’es pas raciste car on t’accuserait de favoriser le posage de bombes et surtout ne dit pas que tu es chrétien car non seulement on va dire que tu es débile mais surtout on va te tourner le dos.
J’ai reçu aujourd’hui un mail d’un gars qui me demande :
« ... les Chrétiens sont-ils encore et toujours persécutés ? »
Ma première réaction a été de me dire : « Qui c’est celui-là ? »
Pas que je sois parano sur la question, mais j’ai pensé à de la provocation. J’ai donc visité en douce le site Internet du mec en question qui semble plus m’avoir envoyé son poulet pour faire sa pub que pour avoir une réponse.
Le gars est un Catho, je pense royaliste, qui distribue de la soupe aux clodos avec une bonne portion de lard, ce qui fait dire aux mauvaises langues des citoyens de sa ville qu’il le fait exprès car il ne veut pas nourrir les arabes du coin.
Le gus s’en défend de la manière la plus hypocrite qui soit, la municipalité a portée plainte et les habitués des forums de l’entourage du bonhomme se gargarisent de l’histoire. Il est clair qu’ils sont contents de leur coup.
Les Chrétiens sont-ils encore et toujours persécutés ou persécutent-ils les autres ?
Attention, quand je parle de chrétien, je parle des Enfants de Dieu et non les enfants du diable qui choisissent la religion qui les arrange en croyant que c’est un passeport pour le ciel. Lol ! Les pauvres, s'ils savaient !!!!
Quand on déteste l’islam (ce que certains en font est effectivement détestable) et qu’on prétend nourrir les affamés, on veille à ce qu’ils puissent avaler ce qu’on leur donne comme par exemple de la purée à un édenté et pas de boudin aux témoins de Jéhovah.
Si nourrir un pauvre est l’insulter, on aura bien raison de persécuter « les chrétiens » puisqu'ils persécutent les autres.
En fait, ce ne sont pas particulièrement ces « chrétiens là » qui sont persécuté, ils ressemblent aux pécheurs dont pullule le monde, mais les autres, les vrais, ceux qui disent au pécheur justement: "Repens toi."
Tant que tu parles avec un type et que tu lui fais des compliments, il fait ami ami, quand tu lui parles de la Bible, il fait le dégoûté, et quand tu lui parles de son péché, il te crache dessus. Mais pourquoi donc ?
Ne vole plus : il te met une baffe.
Ne mens plus : Il pense que tu es fou.
Ne viole plus : Il dit en baissant la têtes qu’il ne savait pas que « c’était mal ».
Va travailler : T’es pas fou non ? je touche plus au RMI !
Ne trompe pas ta femme : J’ai besoin de ça pour MON équilibre.
Viens à l’église : Pour quoi y faire ?
Pour les autres, les grands, les beaux, ceux « qui ont réussi », les édiles de notre société, ils appliquent les lois à leur manière et ont en plus le culot de te dire que tu te trompes. Impunité garantie. :-//
Alors, moi, je vais leur dire que Dieu n’est pas d’accord avec ces agissements, ils m’écoutent mais n’ont pas l’air de comprendre. Sont-ils bêtes à ce point ?
Je ne vais pas "à l’église" non plus car je les retrouve sur les mêmes bancs que moi le dimanche. Il y en a un d'entre nous qui est de trop.
Je ne peux pas les mettre dehors (comme ordonné dans la Bible) car les pasteurs et les curés se contentent de cette clientèle qui dit « amen » à chaque verset et paye le droit d’être là en espèces sonnantes et trébuchantes. C’est d’ailleurs avec ce fric qu’on achète les cloches qui sonnent la mort au sommet des cathédrales, un lieu où les clochards et autres miséreux ne sont généralement pas admis.
Et le monde dans tout çà, où en est-il ?
Mon vieux, le monde, malgré le progrès, les sondes envoyées sur Saturne pour constater que Dieu y a fait aussi couler des sources (et accessoirement prouver qu’Il n'existe pas), la puce électronique que l’on va bientôt vous implanter dans la main (sans laquelle "personne ne pourra plus rien vendre ni acheter" - dixit La Bible), la destruction de la planète, la fonte des glaces, l’air irrespirable à Marseille malgré le Mistral et la dégénérescence de votre entourage votre famille y compris.
Je ne sais pas trop où l’on va.
En tout cas, pas au Paradis.
Jack Paloque-Berges