Les buralistes ne sont pas contents et le font savoir. Ils trouvent excessives les hausses répêtées du prix des cigarettes et craignent que leur petit commerce en soit affecté...

Voici un extrait du journal Le Monde d'aujourd'hui où est détaillée la réaction bienveillante de notre gouvernement face à cette légitime inquiétude :

Le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises (PME), au commerce et à la consommation, Renaud Dutreil, a présenté, jeudi 9 octobre, les détails d'un plan gouvernemental d'aide aux buralistes au cours de leur congrès annuel à la Défense, près de Paris. Le gouvernement prévoit de débloquer une enveloppe d'un montant de 150 millions d'euros.

Selon M. Dutreil, l'aide gouvernementale se présente comme une "compensation destinée à corriger" les difficultés que traversent les buralistes.
Le plan annonce, par ailleurs, une hausse de la commission des buralistes sur les ventes de tabac. Enfin, le plan du gouvernement prévoit une diminution des taxes dont doivent s'acquitter les buralistes sur les plus-values issues de la cession de leur fonds de commerce. Une exonération totale peut intervenir dans certains cas.
René Le Pape, président de la Confédération des débitants de tabac, a estimé que les propositions du gouvernement n'étaient que des "mesurettes" qui ne répondent pas à l'ampleur du problème. Alors que M. Dutreil a tenté de persuader son auditoire de l'effort consenti par le gouvernement, les buralistes ont réclamé l'arrêt des hausses massives du prix du tabac.
A partir du 20 octobre, les taxes imposées par l'Etat seront à nouveau augmentées de 20 %. Elles représenteront alors près de 79 % du montant d'un paquet de cigarettes. 

Bon, redevenons sérieux maintenant. La hausse, les hausses du prix des cigarettes sont justifiées : il faut que ce produit toxique et incommodant soit vendu à un prix prohibitif afin d'appliquer le bon principe « pollueurs, payeurs ». De plus, le tabac c'est comme le Loto (et tous les autres « jeux » du même genre), c'est un impôt volontaire (je n'écris pas « un impôt sur la connerie » mais ça me démange...). Et je suis résolument POUR la hausse des impôts volontaires afin qu'on puisse baisser les autres.

En plus, je trouve tout à fait indécent la place que donne les médias à cette revendication. Soyons honnêtes : trouvez-vous que les buralistes soient des gens serviables et utiles à la société ?
Chez qui deviez-vous acheter votre vignette auto (tiens, un des rares trucs qui soit passé à la trappe !) ?
Chez les buralistes !
Où allez-vous acheter vos « timbres fiscaux » quand vous en avez besoin ?
Chez les buralistes !

Non-seulement ces gens-là sont des marchands de mort (les cigarettes) et d'illusion (le Loto) mais aussi, disons la terrible vérité, des collecteurs d'impôts déguisés, des auxillaires du fisc, pas autre chose. Et on voudrait nous faire croire que leurs pitoyables revendications sont légitimes ?
Mais, attendez un peu, on a les forcé à embrasser une carrière aussi méprisable ?
Qui les a contraints d'ouvrir un commerce aussi peu reluisant ?
Personne. Ces auxilliaires du fisc ont choisi cette voie de leur plein gré par appat du gain facile, pas par vocation irrépressible. Alors, aujourd'hui qu'ils affrontent quelques difficultés (et encore !), on ne va certainement pas pleurer sur leur sort.

Mais quel est donc ce pays, cette mentalité de pleurnichards systématiques, qui trouve normal de se tourner vers son gouvernement pour revendiquer et réclamer encore et toujours ?
Mais c'est la France mon cher !
Le « grand pays » dans toute sa splendeur où l'exemple vient d'en haut : au lieu d'envoyer bouler ces facheux, voyez le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises (PME), au commerce et à la consommation, Renaud Dutreil s'abaisser à proposer un plan (incroyablement favorable) de soutien à ces collaborateurs (au sens le plus négatif du terme)...
Devant un tel ensemble de bassesses, les mots me manquent !

Alain Lefebvre

 

À lire également

Les commentaires sont fermés.