Préambule : j'étais chrétien depuis des années déjà, quand j'ai réalisé vraiment que je devais aussi me faire baptiser. Voici le texte de mon témoignage en l'Eglise Evangélique Libre d'Avignon, le 18 mai 2003, à l'occasion de mon baptême.

Pourquoi je crois en Dieu ? C’est une longue histoire, et je vais essayer de la résumer. Je vais vous parler d’un jour précis, puis d’un autre, et de la longue période entre les deux.

J’ai presque 50 ans, et pendant longtemps, avant de tourner le dos à mon ancienne vie, j’ai été un de ces "requins" de la "haute finance" internationale que certains envient à cause des fortunes qu'ils amassent. Aujourd'hui, il n'y a plus ni fortune ni envieux, et moi je suis bien plus heureux...

Un matin de septembre, si tout c’était passé comme prévu, comme moi je l’avais prévu, je serais allé au bureau. A New York. J’aurais probablement passé un instant à la fenêtre, pour admirer d’en haut le spectacle extraordinaire de la capitale du monde économique. Et j’aurais vu de près ce que nous avons tous vu de loin a la télé, parce que ce bureau est un de ceux qui a eu droit à l’impact direct du premier des avions du 11 septembre 2001. Il était presque au sommet de la Tour Nord du World Trade Center de New York.

Mais je n’étais pas à New York parce que ce que j’avais pris initialement pour la plus longue série de contretemps de ma vie professionnelle m’en avait empêché.

Je lisais déjà la Bible en 2001, mais je ne l’étudiais pas encore de façon aussi approfondie qu'aujourd’hui, et je n’avais pas encore pleinement réalisé ce que Jacques voulait dire par : vous qui dites : aujourd’hui ou demain, nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous y ferons des affaires et nous réaliserons un gain, vous ne savez pas ce que votre vie sera demain.

Depuis ce jour-là, par contre, je pense souvent à ce que Jacques dit immédiatement après : vous devriez dire au contraire, si le Seigneur le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela.

J’ai commencé par le 2ème jour.
Pour le 1er, nous sommes bien des années plus tôt.

C’est le jour de ma première prière, en tant qu’adulte. J’ai prié, je me suis adressé à un Dieu que je ne connaissais même pas. J’ai prié parce que je n’ai pas su répondre à mon fils qui parlait à peine et qui m’a demandé pourquoi sa petite sœur était morte.

Puis le temps a passé, j’ai à nouveau oublié Dieu et cette prière. Et la douleur s’est atténuée, lentement. J’ai quitté un "paradis fiscal" pour aller vivre dans un autre. Depuis ce "paradis", je voyageais beaucoup, je survolais les mers et les océans, je partais au bout du monde. Je travaillais dans des bureaux magnifiques et je dormais dans des palaces. Mais je ne passais que très peu de temps avec ma famille. J'étais loin du paradis...

Je lisais beaucoup, je continue d’ailleurs, et je me disais : un jour, si j'en trouve le temps, je lirai la Bible par curiosité.

J'ai donc acheté une Bible, je l'ai feuilletée, je l'ai rangée. Je n’étais pas prêt.

De temps en temps, je lis une page, puis une autre. Puis un chapitre. Et je me dis : tiens ?... avant de la reposer encore une fois. Puis de la reprendre encore !

Je me suis documenté. J'ai lu quelques livres qui me parlaient de la Bible.

Puis, un beau jour, je m’y suis mis, à lire la Bible, à lire vraiment, normalement, simplement page après page, du début à la fin.

A la fin de cette première lecture, je savais que je croyais en Dieu. Cette foi est venue comme une évidence, ou pour prendre l'exemple de la lumière, comme celle du soleil qui petit à petit chasse les ombres de la nuit.

Aujourd'hui, je crois en Dieu, sans aucune réserve, ni la moindre hésitation.

Avant d'avoir lu la Bible, je ne savais pas. Personne ne m'avait parlé de Dieu.

La foi vient de ce qu’on entend, nous dit Paul.

Avant d’avoir lu la Bible, ce que je savais, c'est que je ne croyais plus depuis longtemps aux discours religieux des profs jésuites de mon enfance, je ne croyais plus aux histoires du catéchisme et des saints, je ne croyais plus à l’infaillibilité du pape. Je n’étais plus catholique romain depuis longtemps.

Ce que je ne savais pas, c'est que je confondais les discours et les traditions des hommes avec la Parole de Dieu.

Ma foi est venue progressivement. Je lisais. Je réfléchissais à ce que je lisais. Je me posais des questions, je cherchais les réponses et, comme le dit la Bible : Cherchez, et vous trouverez.

Les unes après les autres, je trouvais les réponses aux questions que je me posais.

Je serais bien incapable d’expliquer en quelques mots ce qui s'est réellement passé en moi. Ce que je sais, c'est qu'il y a eu un "avant", puis un "après"...

Quand j'ai commencé à lire la Bible, je ne cherchais pas Dieu. Ma passion pour l'Histoire et ma curiosité pour ce livre mythique ont été mes motivations conscientes.

Mon honnêteté intellectuelle est ce qu'elle est, et m'a progressivement conduit à la conviction ferme : oui, depuis que j'ai lu la Bible, je crois en Dieu !

Je pense que ma foi est raisonnée. Dieu ne nous demande pas de croire "bêtement", à tout ce que l'on peut nous raconter. Au contraire. Il nous demande d'étudier, de réfléchir : Examinez toutes choses, retenez ce qui est bon.

Pour moi, aujourd'hui, il est évident de croire en Dieu.

D'autres, et ils sont nombreux, préfèrent croire à l'impossible, à l'absurde. Certains en sont fiers : "croire qu'une cellule vivante ait pu se produire toute seule est absurde et insensé, c'est impossible ! Et pourtant je préfère le croire".

C’est un de nos plus grands biochimistes, Ernest Kahane (*), qui a dit ça.

Mes possibilités intellectuelles sont bien modestes à côté des siennes. Je n'arrive pas à me persuader honnêtement de l'impossibilité de quelque chose, et y croire, ou avoir la certitude objective que Dieu existe, et vivre comme si je ne le croyais pas.
Je crois en Dieu, et je suis heureux d’être avec vous ce matin.

 Jean


(*) Ernest Kahane, né en 1903 et mort en 1996, licencié ès sciences, docteur en pharmacie et docteur ès sciences, chercheur au CNRS en chimie analytique, chimie des médicaments et biochimie, professeur à la faculté de pharmacie de Paris puis à la faculté des sciences de Montpellier.

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